Biographie


Alex Rabus, né au Locle (CH) le 6 octobre 1944.

Mon père, Victor Rabus, d’origine allemande, exerçait le métier d’opticien à Neuchâtel.
Ma mère, Eléonore Pacini (nom d’artiste : Aïda Pacini), était peintre et musicienne en plus de ses nombreuses qualités maternelles et dons culinaires.
La famille de Ferdinand Arthur, le père d’Eléonore, venait de Florence.
Ma sœur et moi, myopes tous les deux, étions bien sûr imprégnés par cette ambiance trouble et chaleureuse.

Après des études aussi primaires et secondaires que médiocres, j’évoluai, à tout hasard, en direction de l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne où je marinai durant quatre ans dans un ennui profond dû probablement à une incapacité chronique, malgré une évidente bonne volonté, de m’adapter à la vie scolaire… De cette période, je garde l’empreinte de notre professeur de gravure Albert Yersin, un homme merveilleux, un artiste génial qui savait nous faire partager son univers, ses passions (Dürer, Dubuffet…) tout en respectant et encourageant la personnalité de chacun de ses élèves..
Par la suite, après quelques années de graphisme, je choisis de travailler la nuit comme ouvrier. C’était un moyen de peindre l’esprit libre… Disparaître, quel délice ! Loin, au fond de moi. Loin aussi du bon goût dont l’élite des années 1960/70 était absolument sûre. Mais oui ! A cette époque, on savait ce qui était beau : le cinéma américain, Staline, Mao, Le Corbusier, les travailleurs, Pierre Boulez, une autoroute… Et on savait ce qui était laid : l’impérialisme américain, l’art pompier, le modern style, Gallé, Gaudi, Hundertwasser, Rachmaninov, Gustav Mahler… Les vieilleries, les bourgeois, les sentiments…

Quelques expositions ont jalonné ce parcours titubant et musical durant lequel j’ai beaucoup exagéré : Galerie du FBG et Galerie des Amis des Arts à Neuchâtel, (1992, 1997 et 2001). Publication d’ « EXCÈS », un catalogue résumant trente ans de peinture, d’engagements en faveur de l’écologie et de réflexions diverses, ainsi que « TÊTES », un autre ouvrage avec des dessins, textes et tableaux : « Massa, Alex et Ken » et une suite d’images de l’Areuse.
En 2006, une exposition familiale avec Renate, Till (né en 1975) et Leopold (né en 1977) : art textile, peinture, sculpture, installations, vidéo à la Galerie des Amis des Arts (expo visible sur notre site www.rabus.ch) a inspiré quelques galeristes, en l’occurrence : www.aeroplastics.net à Bruxelles et www.stadtgalerieschwaz.at en Autriche…

Depuis 1970 et surtout 1989, (l’année durant laquelle le hasard m’a libéré du travail obligatoire non sans m’avoir fait trébucher), l’amour, la famille et les responsabilités se sont imposés avec bonheur en même temps qu’une souffrance, une obsession : celle de peindre et défendre la nature, matrice divine, généreuse, implacable, d’où nous venons où nous vivons, où nous allons, soumise provisoirement à l’arrogance des dénaturés.
L’avenir, pour être radieux, sera nostalgique. Une nostalgie immense qui nous fera aimer enfin ce que nous détruisons : les liens qui nous unissent et les vieux arbres qui nous font de l’ombre.

Le peintre Claude Monet s’est imprégné de son merveilleux jardin, un petit coin de planète cultivé et choyé, pour l’immortaliser et nous le faire partager. Il était amoureux de la nature, de la couleur, de la lumière et n’a pas eu besoin de chercher ailleurs ce qu’il avait sous les yeux. En cela, il était un écologiste. Son exemple est donc toujours à suivre : aimer et protéger l’endroit où l’on a décidé de vivre.

A la demande de Greenpeace, Spencer Tunick a réalisé en 2007 une performance impressionnante en relation avec la fonte des glaciers. Il serait temps que l’art contemporain reflète un peu mieux les menaces qui pèsent sur l’avenir de l’humanité au lieu de faire « comme si de rien était » et se contenter, comme d’habitude, d’animer et décorer nos vies de pollueurs. Mais peut-être que le plasticien n’est rien d’autre qu’une sorte de bouffon dont le rôle consiste à jouer encore un peu afin d’adoucir le naufrage.

Les tableaux : « Les Perroquets », « Excès de Vitesse », « Le Touriste », « Massa, Alex et Ken » sont des spectacles faits d’histoires et de liberté… La vie devrait être remplie de solidarité, de plaisirs et d’étonnements, c’est bien cela qui est entrain de fondre.

Pourtant, au-delà des messages, des émerveillements et des colères, c’est la façon d’exprimer ce qui nous hante en suivant un chemin à la fois unique et universel qui est le plus important, alors seulement l’artiste commence à exister… En même temps que son discours.

 Alex Rabus Neuchâtel, mars 2009

Expositions collectives :

1977 :   FTR, Philip Morris, Serrières
1982 :   Galerie Jonas, Cortaillod
1985 :   Hôtel de Ville d’Yverdon

Expositions avec Renate, Till et Leopold :

2006 :  Famille Rabus, Galerie des Amis des Arts, Neuchâtel
2009 :  Galerie Schwaz, Autriche
2009 :  Rabus Show, Galerie Aeroplastics, Bruxelles
2010 :  Galerie Laurent Godin, Paris
2011 :   Galerie Cuetoproject, New York
2014 :   Galerie Arts Anciens, Montalchez (Neuchâtel)
2015 :   Galerie Torch, Amsterdam
2016 :   Galerie Haas, Berlin
Chaque membre de la famille se distingue par un style personnel, c’est ce qui fait l’intérêt de ces confrontations ! Les seuls points communs entre les parents et les deux fils sont l’exigence technique et le temps employé à réaliser une œuvre… Plus d’une année selon les cas.
Renate travaille le fil. Elle pratique l‘Art Textile à la main et à la machine. Entre autres sujets, elle a commencé à broder le Winterreise de Schubert, cycle de 24 chants… A partir de 2010, elle immortalise aussi des insectes, sous forme de sculptures textiles géantes.
Leopold se situe à la fois dans le réalisme et le fantastique. Il est passionné par les traditions, les coutumes, les gens qu’il côtoie, la proximité.
Till peut être qualifié d’hyperréaliste à tendances surréaliste et Pop Art

Expositions personnelles :

1991 :   Galerie du FBG, Neuchâtel –  Publication de : « Mises en Boîtes à Musiques en Couleurs, Déclarations et Décorations d’Amour »
1997 :   Galerie des Amis des Arts. Martine Lavanchy, directrice de cette Galerie (actuelle Galerie C), a beaucoup soutenu les quatre artistes neuchâtelois – Publication de « Excès » (Ed. Attinger)
2001 :   Galerie des Amis des Arts – Publication de «Têtes »
2012 :   Galerie de l’Univers, Lausanne. Exposition consacrée surtout à L’Areuse.                                                                          Texte de Laurence Carducci : « L’Humanisme en Transition »